Les albums Poèmes Jazz et Bulle
Tu, toi, nous
Les Toits de Paris
Orange
Il est à la langue de Molière
Une imprécision
Une incertitude, au premier soir
Au premier frisson
Voulez-vous madame
M'accorder le privilège
D'alléger ma flamme
D'un vous qui lui fait sacrilège
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, ne fuyez pas
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, danse avec moi
Laisse reposer
Vos épaules blanches
Dans mes bras
Et vos cheveux fous
Coulés sur tes hanches
Contre moi
Prenez dans ta main
Les bouts de moi qui sont précieux
Afin que demain
Je me réveille dans vos yeux
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, ne fuyez pas
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, danse avec moi
Je boirai le jour
Qui tombe en paillettes
Sur tes joues
Je suivrai le cours
De la comète dans ton cou
J'irai retracer des sentiers perdus
Sur vos paupières
Garderai serrées dans mes mains
Vos paumes des nuits entières
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, ne fuyez pas
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, danse avec moi
Il est à la langue de Molière
Une imprécision
Une incertitude qui change en or pur
Un simple pronom
Veux-tu mademoiselle
M'accorder l'immense honneur
De devenir celle
Dont le tu comblera mon coeur
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, ne fuyez pas
Hé, vous, tutoyez-moi
Hé, toi, danse avec moi
Plus les jours s’allongent
Plus le temps des songes est
Lent
Sous le ciel d’Orange
Le dernier des anges
Attend
Et quand il s’ennuie
Il se retrouve avec la nuit
Il s’en va par les rues
Et les ruelles
Hanter ce qui nous reste d’elle
Du bout de ses ailes
Sous le ciel d’Orange
Une robe à franges
Vole
Deux yeux bleu orange
Un savant mélange
D’alcool
Et quand elle sourit
Elle a la couleur de la pluie
Elle s’en va par les rues
Et les ruelles
Hanter le dernier ange au ciel
Jusqu’au bout des ailes
Et quand ils s’ennuient
Ils se retrouvent avec la nuit
Ils s’en vont par les rues
Et les ruelles
Chanter ce qui nous reste d’elle
Du bout de leurs ailes
Plus les jours s’allongent et
Plus le temps des songes est
Lent
Les toits de Paris bronzent
Ils languissent au soleil déclinant
Pendant que sous eux gronde
La foule des prisonniers du temps
Qui avance
Et nous entraîne avec lui
Dans sa danse
Oh si seulement l’on pouvait
Un instant l’arrêter
Un instant
Les toits de Paris bronzent
Les toits de Paris chantent
Ils défient les oiseaux au printemps
Dans leurs chants ils racontent
Le rythme fou des gens
Qui ne pensent plus
Avancent
Et se laissent entraîner
Dans la danse
Oh si seulement l’on pouvait
Un instant les arrêter
Un instant
Les toits de Paris chantent
Les toits de Paris vibrent
Du ronron de la ville à minuit
Pendant sous eux, libre
La foule joue à aimer la vie
Elle s’enivre
Et se prend à croire
Que comme dans les livres
Oui peut-être qu’on pourrait
Un instant s’arrêter
Un instant
Les toits de Paris vibrant
Les toits de Paris rêvent
Sous la lune
Trois heures ont sonné
Avant que jour se lève
Encore deux heures à se reposer
Jour de Pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue
Toi et tes arcs-en-ciel à minuit
A la lueur des néons de ma rue
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue
Longtemps que t‘avais pas bu Paris
Et la lueur des néons dans les rues
La ville sous les nuages
Attend tranquille que vienne l’orage
Accoudée au comptoir
Et moi, fascinée
Je la vois pas à pas s’approcher
Elle tombera ce soir
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue
Toi et tes arcs-en-ciel à minuit
A la lueur des néons de ma rue
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue
Longtemps que t‘avais pas bu Paris
Et la lueur des néons dans les rues
Soudain la première
Des fils de son écrin se libère
Et s’élance vers le vide
Alors un milliard
De lumières pleuvent
Comme les plumes d’Icare
En fragments translucides
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue...
La goutte d’argent
Suit sa route roulant et sinuant
Sur le verre des fenêtres
Elle danse et elle court
Folle insouciance qui gomme les contours
Des murs qui s’enchevêtrent
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue...
Légère tu te poses
Sur les pavés comme l’air sur la rose
Juste un halo de brume
Ma dame qui m’apaise
Rafraîchit mon âme en parenthèse
Des rigueurs du bitume
Longtemps qu’on t’avait pas vue, la pluie
Longtemps qu’on t’avait pas vue...
Après la pluie
Les rues sont un peu floues, endormies
Comme un oiseau qui sort de l’hiver
Engourdi
Et peu à peu s’éveille au jour neuf
Jusqu’au prochain jour de pluie